Et si nous arrêtions de culpabiliser ?

Et si nous arrêtions de culpabiliser ?

La culpabilité s'immisce bel et bien dans notre quotidien. Nous avons trop mangé, nous n’avons pas fait le ménage, nous n’avons pas rappelé nos parents, nous devons maigrir, nous n’avons pas assez travaillé, nous avons cassé un vase… 

J’ai remarqué qu’il y avait plusieurs types de culpabilité, certaines qui sont saines et qui nous permettent d’avoir de l’empathie pour notre entourage. D’autres, malsaines, qui sont comme une autoflagellation. Celle-ci est clairement désagréable et ne nous apporte rien de bon.

Nous allons donc en parler et voir comment nous en débarrasser pour notre plus grand bonheur !

1. La culpabilité, c'est quoi au juste ?

Pour que nous sachions bien de quoi nous parlons, nous allons commencer par une petite définition. La culpabilité est l’état d’une personne qui est coupable. 

Petite précision, la culpabilité n’est pas de la honte. La honte est un sentiment que nous ressentons lorsque nous sommes entourés de personne. Nous subissons un jugement ou bien nous avons peur d’en subir un, alors nous avons honte.

La culpabilité est plus sournoise, c’est un juge intérieur qui nous déclare "coupable". Un peu comme un arbitre de sport pourrait le faire. Imaginez un match de foot, le ballon sort du terrain. Il y a donc une faute, l’arbitre siffle la faute, la balle revient à l’adversaire et notre équipe perd le ballon, ce qui est notre punition, notre sanction pour avoir fauté. 

Et bien, la culpabilité fonctionne de la même manière. À l’exception du juge externe qui chez nous est interne et se trouve dans notre cerveau. Vous arrivez à me suivre ?

Je vous donne quelques exemples :

-       Mon juge interne me dit que j’ai trop mangé au restaurant hier soir (coup de sifflet qui annonce la faute), il me punit, je vais faire pendant une semaine un régime (sanction) et j’ai en plus ce sentiment d’être incapable de me raisonner, de me contrôler, bref en gros je suis nul (culpabilité).

-       Je vais chez mes parents et je casse une poterie précieuse à leurs yeux. Le coup de sifflet arrive, faute, mon juge va me faire avoir de l’empathie, je culpabilise et il va tout faire pour trouver une solution.

-       Je demande à mon chéri de réparer le cabanon dans le jardin, il se blesse en le faisant. Mon juge me dit que c’est ma faute. Il va me punir non par une action, mais par un sentiment de dégoût envers moi et une forte culpabilité en espérant que la prochaine fois, c’est moi qui me blesserais, car je le mérite. Si je ne lui avais pas demandé, ça ne serait pas arrivé.

En lisant ces trois exemples, vous avez peut-être remarqué que certains sont malsains et d’autres non.

2. Les différentes culpabilités

Il y a deux types de culpabilités :

-       La culpabilité saine

-       La culpabilité malsaine

La culpabilité dite saine est une culpabilité qui va entraîner chez nous de l’empathie pour notre entourage, pour une situation. En gros, elle va nous rendre humains, nous faire avoir « un cœur ». 

C’est l’exemple de la porcelaine chez mes parents. Si je ne ressens aucune culpabilité, je casse ce vase, je ne m’excuse même pas, et si l'on me dit quelque chose je réponds « c’est bon, on s’en fout, tu vas dans un magasin et tu t’achètes un autre vase, on ne va pas en faire toute une histoire ! ».

Je pense que c’est assez facile à comprendre, au quotidien ça peut devenir très compliqué, lol. Laissez-moi vous donner un autre exemple. Vous êtes devant votre directeur, vous lui renversez votre café dessus et vous lui dites, « ce n’est pas grave, amenez votre veste au pressing et nous n’en parlons plus ». 

Nous sommes d’accord, cette culpabilité est importante à avoir. Par contre, il faut bien sûr la doser. Vous faites une maladresse, vous culpabilisez, ce qui est normal, mais ne restez pas dessus pendant une semaine, et n’acceptez pas tout à cause de cette erreur, sinon là, ça devient malsain. Sur le moment, réglez le problème, prenez du recul et passez à autre chose, car de toute manière, il y en aura d’autres et ce qui est fait ne peut pas être défait...

La culpabilité malsaine est différente et perverse.   

Nous n’avons besoin de personne, ni de maladresse, ni de quoi que ce soit pour nous rabaisser et nous culpabiliser. L’élément déclencheur peut être divers et varié : un repas trop copieux, un pantalon dans lequel je ne rentre pas, un regard, une réflexion, un manque de motivation, une envie … 

Tout se passe dans votre cerveau, si vous êtes avec des gens pendant ce moment-là, ils ne le seront pas. 

Les étapes :

-       Il y a un élément déclencheur

-       Votre auto-arbitre déclare la faute

-       Il annonce la punition

-       Vous culpabilisez, vous vous en voulez et vous avez ce sentiment d’être incapable

Cette culpabilité est malsaine, car il y a la notion de punition et de dévalorisation, ce qui diminuera au fil des années votre confiance en vous. Plus vous réagirez de la sorte et plus votre cerveau sera déconnecté de votre organisme, de vos sensations, de vos réels besoins. Vous suivrez seulement des règles, des punitions, des restrictions qui seront catastrophiques pour votre bien-être et votre développement personnel.

Petit point important que je tiens à préciser ! Cela vous expliquera pourquoi nous culpabilisons au quotidien, car non, ce n’est pas de votre faute. Est-ce que lorsque vous étiez enfant (petit) vous culpabilisiez ? La réponse est non ! Nous vivons dans une société qui nous fait culpabiliser, qui nous donne des règles, des modèles à qui ressembler, et si nous ne rentrons pas leurs cases, nous sommes de mauvaises personnes. 

Autant vous dire que c’est impossible, car nous sommes sur terre plus de 7,8 milliards et personne n’a la même génétique, le même caractère et la même vie. Ce qui entraîne une morphologie, un fonctionnement d’organisme, une santé et des manières de pensée qui sont différentes d’un individu à un autre. Donc, nous dire une femme doit être comme ça et un homme comme ça devient complètement insensé.

Ça vous rassure ? Moi oui, je ne vais pas me battre et culpabiliser toute ma vie pour un objectif impossible à atteindre. Je vais garder mon énergie pour d’autres choses bien plus intéressantes, et vous ?

3. Les conséquences de la culpabilité malsaine

La culpabilité malsaine à des conséquences qui sur long terme peuvent devenir très dangereuses pour vous et pour votre santé physique et mental.

Nous avons dit juste au-dessus que cette culpabilité entraînait des punitions. Jusqu’à preuve du contraire, une punition n’a pas une énergie positive. Nous entrons donc en guerre contre nous-mêmes. Dès que nous faisons une action qui n’est pas jugée acceptable pour notre arbitre, nous nous punissons. 

J’ai déjà vu avec mes clients toutes sortes de punitions : faire des régimes, faire du sport pour compenser, s’interdire de mettre des jupes ou robes, ne pas dormir pour pouvoir terminer son travail et son ménage, ne pas se baigner de ses 8 ans à ses 28 ans, car son corps est trop gros, porter seulement du noir, se répéter en boucle dans sa tête des insultes pour se dévaloriser …

Au quotidien, ça devient l’enfer avec nous-mêmes, tout est calculé (un stress immense) et il n'y a plus de place pour le spontané. Plus vous vous fixez des règles, plus vous vous déconnectez de vous, de vos besoins, de vos sensations. Votre corps n’a plus son mot à dire et vos envies sont tout de suite réfrénées, car sinon la culpabilité va arriver juste derrière. 

Dites-vous une chose, le seul moyen d’être en bonne santé et heureux est d’écouter son corps et ses envies. Qui de mieux que vous, pouvez savoir ce qui est bon pour vous ? Seulement vous avez les bonnes réponses.

Sur long terme, ces punitions peuvent devenir très problématiques comme je vous le disais. Vous pouvez sombrer dans la dépression, avoir des troubles alimentaires (boulimie, anorexie, hyperphagie…), vous isoler, avoir peur du regard des autres, ou tout simplement passer à côté de votre vie en suivant ce que l’on veut que vous soyez et non ce que vous êtes réellement.

Don’t panique, rien n’est gravé dans le marbre et nous sommes tout le temps dans l’évolution. Et si je vous disais comment se débarrasser de ce boulet ?

4. Chiche on s’aime ?

La solution à la culpabilité malsaine est l’amour de soi. Pourquoi ? Si nous nous aimons, si nous nous respectons, en aucun cas nous ne nous punirons. Notre démarche ne sera absolument pas la même et il n’y aura pas de côté malsain.

Je vous prends un exemple. 

Si je m’aime ; le jour où mon repas sera un peu trop copieux, je me dirais : « mon corps aujourd’hui avait envie de ça, je l’accepte et je suis heureuse de l’avoir satisfait ». Le lendemain, j’écouterais mes besoins, peut être que mon corps aura besoin de manger comme d’habitude et je le laisserais, peut-être qu’il se sentira ballonné et dans ce cas, je mangerais moins et même peut être que je sauterais un repas. Peu importe l’action du lendemain, car ce n’est pas une punition, ce n’est pas dicté la veille, mais c’est mon ressenti au moment t. 

Ça, c’est s’aimer, s’accepter, se respecter. Si vous souhaitez au quotidien pouvoir vivre votre vie à 100%, c’est cette direction qu’il va falloir prendre. Franchement, il y a pire non ? Écouter ses envies, ses besoins, ne pas culpabiliser et profiter de chaque moment en vivant le moment présent ! 

Lorsque nous sommes en guerre depuis des années contre nous-même, au début ce que je vous dis peut vous paraître très loin et inatteignable.

Je vais donc vous donner 3 étapes pour commencer à déculpabiliser, dans l’optique de s’accepter et de s’aimer.

-      Comprendre d’où vient votre sentiment de culpabilité 

Vous allez très vite trouver la cause superficielle, mais essayez de creuser un peu plus profond. 

Par exemple, dès que je mange trop je culpabilise. La première cause sera, j’ai 15 kilos à perdre. Pourquoi 15 kilos ? Car je dois prendre ma taille et enlever 10 kilos, car c’est ce que j’ai lu. Qui t’a dit que tu étais trop grosse ? Ma mère me le répétait, et me grondait quand je mangeais trop. Pourquoi et à quel moment je mange trop ? Lorsque je suis triste et seule. 

-      Prendre du recul

Est-ce que ma mère était légitime de me dire de faire un régime ? Est-ce que la nourriture m'apaise ? Est-ce que la prochaine fois que je suis triste je peux essayer de trouver une autre occupation ? Est-ce qu’un chiffre sur une balance me donne ma valeur ?

Je viens de faire un repas très copieux, je me sentais seule, ma mère m’aurait dit que j’ai trop mangé. Je ne suis pas ma mère, je n’ai pas les mêmes attentes qu’elle, c’était mon envie, je me suis fait plaisir, car j’ai passé un bon moment et malgré ce repas je suis la même personne. Oui, c'était peut-être trop (car mon estomac me fait mal) mais est-ce vraiment important ? Peut-être que la prochaine fois lorsque je me sens seule et triste j'appellerais mon amie avant de manger. 

-      Lâcher prise

Si nous nous focalisions sur les choses importantes du quotidien. Il y a des moments dans notre vie qui nous font relativiser et qui nous remettent à notre place en balayant les moments futiles. Malheureusement ces évènements ne sont jamais joyeux : des maladies graves, des divorces, des décès, de grosses frayeurs… 

Alors, lorsque la culpabilité viendra frapper à porte, accueillez-la, dites-lui que vous n’êtes pas intéressé et passez à autre chose. Lâcher-prise ! Ce qui vous permettra de garder votre énergie pour affronter vos épreuves quotidiennes et pouvoir profiter des bons moments !

Plus vos mécanismes sont encrés depuis longtemps en vous, plus le travail sera long. Mais pas impossible. Ensemble, nous fonçons vers un nouvel état d’esprit. Chaque jour un pas de plus et une nouvelle victoire !

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